mercredi 29 février 2012

S'ils savaient...

Il ferait beau pouvoir crier son bonheur sur tous les toits... Les couples illégitimes se cachent pour vivre leur bonheur. Pas question de le crier et d'en informer tout le monde. Pas toujours facile de se taire. Heureusement il y a nos blogs, n'est-ce pas?

Malgré moi je deviens une actrice assez douée - encore très loin des performances de Merryl Streep quand même ;-). Et oui, cacher son bonheur demande un bon jeu d'acteur. Il en est de même avec son malheur. Alors, nous les amantes et amants devenons de vrais pros avec le temps. Ne trouvez-vous pas?

Il m'arrive de me demander comment les personnes qui me connaissent, ou plutôt croient me connaître, réagiraient s'ils savaient que j'ai un amant depuis assez longtemps (quoique il me semble qu'on vient de se rencontrer) ... J'essaie de m'imaginer leur réaction. Jugements sans merci des uns, compréhension des autres, peut-être de la jalousie aussi, de la déception parce que je ne correspond pas à l'image qu'on se serait fait de moi pendant toutes ces années. Je les aurai tous trompés....

dimanche 26 février 2012

Le bon sens en absence....

Encore quelques semaines et nous passerons un bon bout de temps ensemble, Kenan et moi. Je compte les heures. J'en ai beaucoup à compter....

Je me sens vulnérable. Je crains que quelque chose ou quelqu'un va empêcher ce moment tant attendu. En même temps je me sens complètement idiote, idiote de prêter tant d'importance à cette vie extraconjugale. Ma raison me dit que je me lance sur une mauvaise voie... et malgré tout je continue sur cette voie-là, obstinée, coûte que coûte. D'habitude j'ai tant de volonté et autant de bon sens. Les deux me font défaut, ou plutôt je les ignore. Mon bon sens me dit que je devrais mettre un terme à tout cela. Mais moi, au contraire, je m'engage toujours plus dans cette relation.

lundi 20 février 2012

Théorie et pratique....

Je me considère comme quelqu'un d'une grande largesse d'esprit. J'ai beaucoup de belles théories qui s'avèrent des fois bien boîteuses dans la vie réelle.... ;-)

Une de mes théories: Aucun être humain a des droits sur un autre être humain. Je n'ai donc aucun droit sur mon conjoint ou sur mon amant. Ils peuvent faire de leurs corps et de leurs coeurs ce qui leur plaît, sans devoir me rendre compte de quoi que ce soit. Eux non plus n'ont aucun droit sur moi. Cela va de soi.

Il y a quelques années  mon mari est parti pour le travail pour une semaine. Les premiers jours il m'a téléphoné et m'a dit  à quel point je lui manquais... Et puis plus aucun appel les trois derniers jours de son séjour. Quand il m'a enfin téléphoné le dernier soir de cette semaine-là, j'ai  bien senti que quelque chose ne tournait pas rond. J'ai attendu  son retour avec impatience, une boule au ventre.

A sa rentrée une certaine distance dans ses gestes, dans ses yeux.... Une fois le souper avalé, les enfants bordés, on s'est mis au lit et il s'est mis à parler.... Il s'était donc amouraché d'une collègue de travail. Il n'était absolument plus obligé de la rencontrer par la suite, mais il souhaitait  la revoir.  Il m'a dit qu'il n'y avait rien entre eux - sexuellement parlé - mais n'est-ce pas toujours cela que tout le monde dit? D'ailleurs, je me demande quelle importance cela peut avoir, en fin de compte? On reste fidèle physiquement à son partenaire ou conjoint , tout en se consumant d'amour pour une autre personne... La fidélité physique change quoi dans tout cela?
Je n'ai pas fait de scène,  premièrement ce n'est pas mon genre et deuxièmement  nous avions une belle théorie, mon mari et moi. Nous l'avions élaborée quand nous nous sommes mariés: Chacun était libre. On devait respecter l'autre et notre mariage. Et si on devait avoir une aventure cela devait se passer très discrètement afin que l'autre ne le sache pas et ne soit pas blessé.... Une bonne théorie, j'en conviens. (Ce n'est d'ailleurs que presqu'un quart de siècle de mariage et de fidelité derrière moi que j'ai mis la théorié en pratique avec Kenan... ) Ce n'est plus cette théorie-là que je défendrais aujourd'hui... J'en parlerai une autre fois.

Mon mari n'a donc pas tu son histoire. Il n'a pas respecté notre théorie.   Je trouve qu'il a bien fait finalement.

Bien sûr j'ai reçu un coup dans le ventre, bien sûr mon monde a subi un terrible tremblement de terre, les piliers de mon bel édifice qui étaitent notre relation, notre famille, se sont effondrés.... J'ai souffert, beaucoup, et j'en ai parlé à mon mari. Mais je me suis aussi remise en question et croyez-moi le pire pour moi était que j'avais une telle peine à être large d'esprit. Je me croyais tolérante. Je me croyais exceptionnelle, en dessus de toutes ces conventions et convenances qui m'ont d'ailleurs toujours fait hérisser les poils. Mais voilà, j'étais humaine, j'étais loin d'être aussi forte et aussi détachée que j'avais cru l'être. J'ai pris un terrible coup parce que je n'étais pas celle que je connaissais. J'étais une autre, une égoïste qui voulait son mari pour elle toute seule. Je n'avais pas envie de prendre en considération les désirs et le bonheur de mon conjoint. Pourtant j'ai cru l'aimer d'un amour si fort. Et voilà ma désillusion sur moi-même. J'avais de la peine à m'accepter telle que j'étais réellement.

Bien entendu j'ai  laissé la liberté à mon conjoint. C'était dur. Il m'a toujours dit quand il partait la rencontrer, m'a toujours assurée qu'il n'y avait rien de physique entre eux - j'en ris aujourd'hui. Quelle absurdité! Je l'ai laissé partir. Durant toutes ces semaines qu'il l'a vue, on a énormément parlé ensemble et je lui ai fait part de mes émotions et de ma déception. Déception sur moi-même, sur mon/notre idéal.  Je lui ai dit comme il m'était difficile de pouvoir accepter cette faiblesse humaine en moi, comme je m'en voulais...

Leur histoire  n'a pas duré longtemps, quelques semaines, quelques mois. Tout est redevenu normal. Mais j'ai vu les abîmes en moi. J'ai vu comme on peut s'idéaliser soi-même et comme il est difficile de s'accepter, d'accepter d'être tout simplement humain, faible, imparfait.

C'est la vie. Elle va ainsi. Elle ne va jamais comme on le pense ou comme on la souhaite. Et on n'est jamais ce que l'on croit être on ou ce que l'on souhaiterait être. Heureusement....

samedi 18 février 2012

Violence du manque...

Pas de possibilité de se voir cette semaine. Curieusement je n'étais même pas en manque. Je pensais à lui avec tendresse, lui écrivant de brefs messages chaque jour.

Aujourd'hui, en conduisant, j'ai écouté de la musique - une mélodie et des paroles qui me touchent profondément à chaque fois que je les entends - et le manque de Kenan m'a submergée comme un tsunami....
J'ai été surprise par la violence de cette vague.... Une douleur physique et psychique. Pourtant j'ai cru être entrée dans une autre phase de notre relation.... plus calme, plus sereine.

mercredi 15 février 2012

Passion - petite leçon de philo (trouvée sur anti-sèche...)

PASSION
Conception classique / Passion et imagination / Passion et émotion / Remèdes aux passions / Réestimation de la passion
Passion = affection durable de la conscience, si puissante qu'elle s'installe à demeure et se fait centre de tout. Etat de celui qui subit - passivité
 
-Conception classique : condamnation
-Dès Platon, les passions apparaissent nocives: elles mènent à la démesure («l'ubris») sinon à la folie, obligent la raison à se pervertir pour leur obéir, et condamnent l'être humain qui en est la victime à un monde illusoire. Eloignant de toute vérité, elles ne sauraient révéler la vérité de l'homme lui-même.
Dans l'Antiquité, comme chez les stoïciens pour qui passion est synonyme de déraison, les désirs sont considérés comme des passions qui viennent du corps et que le sage doit maîtriser et dépasser s'il veut accéder à la sérénité qui constitue le bonheur et l'épanouissement de l'âme. L'attachement passionnel à quoi que ce soit est condamné.

Cf aussi point de vue chrétien: c'est ce que la passion suppose d'excessif dans le comportement qui est condamné. Ne désigne-t-elle pas une emprise trop forte du corps sur l'âme? Ne produit-elle pas une véritable aliénation de cette dernière?
Descartes, définissant les passions de l'âme, a souligné l'effet de passivité; il appelle passions tous les phénomènes causés dans l'âme par l'action du corps, toutes les représentations liées aux mouvements des esprits animaux, éléments subtils servant d'intermédiaires entre le corps et l'âme => la passion, c'est l'empire du corps.
 
-Dans un sens moderne, la passion est une tendance qui envahit totalement la personnalité.
Les moralistes opposent la passion à la raison comme la démesure à la tempérance. Tout homme a normalement plusieurs tendances ou préférences et il choisit librement entre ses désirs; c'est la raison qui arbitre et son choix devient un acte volontaire. Dans la passion, il vit sous le régime tyrannique d'une seule tendance. Dans l'acte passionnel, la responsabilité du sujet peut paraître réduite, en ce sens que la raison n'intervient pas pour choisir le but que l'individu poursuit, mais uniquement pour le justifier, pour chercher tous les moyens susceptibles de la réaliser: logique affective par laquelle le passionné ramène tout à sa passion: on ne le comprend pas dès l'instant où on ne l'approuve pas, on le comprend quand on l'approuve.

«Le coeur a ses raisons que la raison ignore» Pascal.
 
-La passion et l'imagination
Non seulement la passion fait converger toutes les forces de l'esprit vers une seule fin, mais elle implique une grande activité de l'imagination.
L'exemple le plus célèbre de cette action de l'imagination est celui de la cristallisation donné par Stendhal: un banal rameau d'arbre, jeté dans les mines de sel de Salzbourg, en est retiré trois mois plus tard couvert de cristallisations brillantes. De même, l'objet aimé, grâce au travail de l'imagination, cristallise autour de lui un ensemble de souvenirs et de rêves.
«Ce que j'appelle cristallisation, c'est l'opération de l'esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l'objet aimé a de nouvelles perfections» Stendhal.
Que serait la passion sans cette cristallisation de l'imaginaire qui véritablement l'engendre ou la recrée?
 
-La passion est à distinguer de l'émotion
La passion est un état qui modifie durablement la personnalité alors que l'émotion n'est qu'un état passager.
Kant a même opposé émotions et passions: «Là où il y a beaucoup d'émotions il y a peu de passions»; les émotions dissipent la personnalité dans plusieurs directions alors que la passion l'enferme dans une seule.
=>La passion représente le triomphe du corps. elle est fille de l'imagination. Elle semble donc s'opposer fondamentalement à la raison. La tradition classique dans cette optique a surtout mis en évidence la servitude et la souffrance inhérente aux passions.
 
-Le remède aux passions
Soit la volonté, soit la connaissance :
-Cf Descartes: ne peut-on pas faire appel à la toute-puissance de la volonté? Descartes exalte le pouvoir de cette dernière. Face aux mécanismes passionnels, la volonté peut toujours réagir et l'emporter. La volonté est conçue comme détenant un pouvoir absolu face aux passions. La générosité, sommet de la morale de Descartes, repose sur le sentiment qu'il n'y a rien qui véritablement nous appartienne que la libre disposition de nos volontés.
 
-La connaissance: cf Spinoza. Pas question de gouverner les passions par la volonté, mais il est bien question d'en avoir une connaissance claire et distincte. Spinoza rattache la passion à la nécessité qui régit l'ensemble de la nature; on peut l'interpréter comme un mécanisme qui supprime notre apparence de liberté. En la rattachant à la nécessité, on ne se contente pas de la comprendre pour ce qu'elle est: on se donne aussi les moyens de la connaître, au moins en partie (et donc de pouvoir la maîtriser). La passion comprise perd son privilège et son prestige.
 
-Réestimation de la passion
-La passion comme énergie: cf Hegel
La passion n'est pas seulement passivité. Certes, avec Descartes ou Spinoza, elle se transmute en liberté par la médiation de la volonté ou de la connaissance (voir ci-dessus donc), mais elle n'en est pas moins subie.
La passion ne peut-elle cependant pas être comprise autrement?
Hegel: l'énergie du vouloir rassemble toute l'activité de l'homme vers un but; le vouloir se tend vers ce but unique auquel il subordonne tout; l'individu concentre toute son énergie sur un seul objet.
Hegel conçoit un rapport nouveau entre la passion et la Raison. Mais il ne s'agit plus de la raison d'un sujet, c'est celle de l'Histoire, du Monde dans son devenir, qui est en jeu.
La passion retrouve son aspect dynamique. Elle crée l'Histoire et le devenir. Parce que le vouloir humain se concentre sur un seul but, la passion constitue l'instrument historique le plus riche.
La passion permet d'accomplir de grandes oeuvres; elle est édificatrice et architecte de l'Histoire; elle engendre le devenir historique; elle est l'aspect le plus dynamique de l'esprit.
C'est parce que la raison est en elle-même trop exigeante pour la subjectivité humaine que l'homme accomplit les actes marquants de l'histoire en croyant en fait obéir à ses passions égoistes: c'est ce que Hegel appelle la ruse de la raison. C'est donc en obéissant aux passions que l'on participe à la rationalisation du Monde. L'opposition entre la passion et la raison dans l'homme perd alors sa signification.
«Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion» Hegel
 
-Que la passion mène à la vérité, c'est précisément ce qu'admet Rousseau. Tout en continuant à la considérer comme en effet dévastatrice, il ne se contente pas de lui opposer une Raison qu'il condamne. Dès lors, le seul remède à la passion, autrement dit la seule voie vers la sagesse, sera une autre passion puisqu'elle provient du sentiment, du coeur, de l'intuition.
 
-Cf aussi la réestimation romantique de la passion
C'est la littérature romantique qui va affirmer, plus que la philosophie, la valeur spécifique de la passion. La passion est seule capable de donner à l'existence sa valeur la plus exaltante. Avec le romantisme, le mouvement s'accentue jusqu'à l'affirmation d'une suprématie de la passion. Si la passion peut mener à la mort, cette dernière est moins une sanction confirmant un échec qu'un aboutissement: l'ultime façon d'affirmer la volonté qu'a le sujet de dépasser la médiocrité des contraintes du monde tel qu'il est.

mardi 14 février 2012

Je n'aime pas St-Valentin...

Je croyais écrire moins de mes états d'âme sur mon blog ces temps-ci, grossière erreur! Je n'avais pas pensé à St-Valentin...

Il me semble que les médias en parlaient sans cesse ces jours-ci. De la pub partout. Cette journée m'agace!

Comme une grande hypocrite, j'ai fêté cette journée avec mon conjoint... Lui que gentilesse et générosité...! Et moi je me sentais lamentable, fausse, une moins que rien... Je me suis détestée profondément...

La première fois que je ressens de la mauvaise conscience.

dimanche 12 février 2012

Moyens de communication modernes et relations extraconjugales...


Vous est-il déjà arrivé à réfléchir à notre dépendance de la technologie moderne? Imaginez vous une panne d'électricité pendant quelques jours! Plus de possibilités de contacter nos amant(e). On serait complètement largué, à moins que notre amant(e) travaille ou habite  dans le voisinage ou pas trop éloigné de nous...

Vous êtes-vous déjà rendu compte à quel point nos relations extraconjugales dépendent de cette technologie? Sans elle aucune relation aurait pu se développer entre Kenan et moi. Sans elle, je vois difficilement comment notre relation pourrait continuer à exister, faute de moyens de communication.

samedi 11 février 2012

Du recul...

Nous nous sommes endormis, enlacés, nos visages pressés l'un contre l'autre....


Il me faut du recul... je vais moins étaler mes états d'âme sur ce blog pour quelque temps.

vendredi 10 février 2012

"Double vie" de Pierre Assouline

Voilà un livre que je vais commander..... pour me divertir et peut-être apprendre quelque chose sur la double vie.....

Rencontre avec Pierre Assouline, à l'occasion de la parution de Double vie
  Gallimard — Un des thèmes essentiels de Double vie est la dénonciation de la surveillance permanente par les nouvelles technologies que nous subissons tous, plus ou moins à notre insu...
  Pierre Assouline — Je crois que l'individu ne s'est jamais senti aussi libre et libéré qu'aujourd'hui grâce à la technologie, et dans le même temps qu'il n'a jamais été aussi prisonnier des contraintes extérieures. Ce qui est censé nous émanciper nous asservit inconsciemment. Qu'il s'agisse de la vidéosurveillance, des cartes bancaires, du téléphone, pour ne citer que quelques exemples, ces nouveaux outils technologiques, indispensables ou prétendus tels, permettent une traçabilité de l'individu qui restreint sa liberté et sa vie privée.
Pour le héros de Double vie, l'historien d'art Rémi Laredo, cette surveillance est symbolisée par le fait que les lois de la perspective, qui régissaient la peinture depuis plusieurs siècles, sont aujourd'hui détruites par une nouvelle vision, celle de l'œil zénithal des satellites. L'œil de Caïn n'est plus dans la tombe : il est en orbite.

  Gallimard — Pourtant, malgré cette surveillance constante, il demeure impossible de connaître l'essentiel d'un individu ?
  Pierre Assouline — C'est en effet une vérité intemporelle, et c'est la signification exacte de la phrase de Proust que j'ai choisi de placer en épigraphe, et qui donne son sens à tout le roman. On peut vivre dans l'intimité des gens, notamment au sein d'un couple, avec la certitude de les connaître, quand soudain un événement en apparence minuscule, ou une petite phrase qui semble anodine, permet de les découvrir vraiment. Ou plutôt ce sont eux qui se découvrent. En une fraction de seconde, ils se révèlent bien différents de ce que l'on avait toujours cru. Il y a toujours une part d'ombre chez l'autre.
Dans le couple de Rémi Laredo, deux de ces « événements minuscules » vont se produire. Lui, qui mène une double vie amoureuse, est victime d'un petit accident relativement anodin qui l'amène à remettre en question toute sa manière de vivre. Sa femme, elle, ne va pas hésiter à utiliser un journal intime comme pièce à conviction lors d'un procès. Subitement, ils vont se révéler des étrangers l'un pour l'autre.

  Gallimard — On pourrait tout de même penser que ces deux personnages sont sérieusement névrosés...
  Pierre Assouline — Je pense que la paranoïa et la schizophrénie douce sont le lot de tous, et qu'elles sont même congénitales à l'espèce humaine : que savons-nous vraiment de ce que les autres savent de nous ? Ainsi, dès que l'on est un peu inquiet sur son destin à court terme, on ne peut s'empêcher de chercher à savoir, de recueillir les moindres bribes d'information, de les interpréter...
À partir de là, mes personnages me servent à réfléchir sur la duplicité : où s'arrête le mensonge, où commence la trahison ? Enfin, on ne réalise pas à quel point on passe sa vie à marcher sur des œufs, en société bien sûr, et peut-être plus encore dans l'intimité, ni à quel point chacun peut cloisonner son existence.

  Gallimard — La vie sociale serait donc impossible ?
  Pierre Assouline — Ce roman est avant tout une réflexion sur la solitude, en effet. En société, il faut rester entre gens de « bonne compagnie », respecter toute une architecture mondaine et de sociabilité qui, en principe, doit rester à peu près intacte quoi qu'il arrive. Face à la provocation, on se tait. On ne répond pas en prenant le risque de tout faire exploser. C'est la société qui est comme ça – et je ne parle pas là uniquement de la société bourgeoise parisienne : le phénomène est quasi universel. Nous vivons tous dans une société de convenances.
  Gallimard — Précisément, Double vie serait-il un roman inconvenant ?
  Pierre Assouline — Même si le roman est porté par un amour fou, c'est un livre sombre et violent, une charge contre une certaine bourgeoisie française, contre la vie conjugale, aussi. Je ne sais pas si tout cela en fait un roman véritablement inconvenant, mais il n'est pas «politiquement correct », c'est certain.
Cela dit, cette histoire est avant tout traversée par une femme qui irradie par sa beauté, mais une femme qui est absente. Elle a disparu, et cette disparition ne serait-elle pas une métaphore de l'absence en général ?
© http://www.gallimard.fr/, 2000

jeudi 9 février 2012

Anaïs Nin...

"Notre vie est pour une grande part composée de rêves. Il faut les rattacher à l'action."
(Anaïs Nin)

Anaïs Nin  -  artiste de l’intime

Photo June MillerAmoureuse passionnée, à l’écoute de son inconscient, Anaïs Nin a livré son intimité avec audace et profondeur dans son Journal. Elle a osé, la première, lever le voile sur les mystères du désir féminin.

En 1966, un éditeur new-yorkais publie le premier tome du journal intime d’une inconnue de 63 printemps au visage de poupée japonaise : Anaïs Nin. Le succès est colossal : des millions de lectrices se passionnent pour cette vie dévorée par le démon de l’amour et de l’art.

Exilée de France en Amérique à la suite du divorce de ses parents, Anaïs vit une seconde naissance en 1924, quand elle revient dans l’Hexagone avec son mari, muté au sein de la filiale parisienne de la National City Bank. Son aversion pour la vie domestique conduit la jeune femme à se réfugier dans l’écriture.

Son essai sur D. H. Lawrence, l’auteur de L’Amant de Lady Chatterley, lui fait rencontrer Henry Miller. Passion féconde, renforcée par l’expérience de la psychanalyse. De retour aux Etats-Unis, Anaïs Nin placera dès lors tous ses écrits sous le signe de l’érotisme et de l’inconscient.

Libérer l’érotisme féminin
Anaïs Nin fête ses 72 ans quand elle accepte enfin la publication de "Vénus Erotica". « J’ai finalement décidé de publier ces textes érotiques parce qu’ils représentent les efforts premiers d’une femme pour parler d’un domaine qui avait été jusqu’alors réservé aux hommes », confie-t-elle dans la préface de ces nouvelles écrites trente-cinq ans auparavant, alors qu’elle était de retour à New York. C’était en 1939. Henry Miller l’avait recommandée auprès d’un amateur anonyme dont il assouvissait littérairement la libido au tarif d’un dollar la page. Pourquoi ne pas l’imiter ? Sur l’assurance que son identité restera cachée, Anaïs s’autorise enfin le libertinage neuronal qu’elle s’interdisait dans son journal. Sans rien livrer de personnel, selon elle : sa prose érotique s’appuierait sur l’étude du Kama-sutra et les aventures de ses amis ! Accueillie assez froidement par la critique, "Vénus Erotica" est reçue comme une invitation sensuelle et libératrice par des millions de lectrices.
La conquête d’un nouveau territoire littéraire. On connaît la suite.

Anaïs NIN / Henry MILLER : une liaison passionnée

La Rencontre

Photo Henry MillerÀ l'automne 1931, par l'intermédiaire de l'avocat Richard Osborn, Henry Miller est invité à déjeuner chez Anaïs et Hugh Guiler, à Louveciennes. Anaïs a vingt huit ans, Henry quarante.
Lorsque j'ai vu Henry Miller s'avancer vers la porte où j'attendais debout, j'ai fermé les yeux un instant pour le voir de l'intérieur. II était chaleureux, détendu, naturel...Il ressemblait à un moine bouddhiste, un moine à la peau rose, avec son crâne à moitié chauve auréolé de cheveux argentés et sa bouche pleine et sensuelle.
Cette rencontre improbable marque le début d'une grande amitié littéraire, et d'une Photo Anäïs Ninliaison passionnée. Malgré les obstacles, ces deux êtres si différents vont s'apporter beaucoup et resteront proches toute leur vie.
À l'époque, ce sont tous deux des écrivains en herbe, autodidactes, amoureux de la littérature, grands lecteurs et graphomanes invétérés : lui écrit d'innombrables lettres, elle alimente son journal de ses moindres pensées. Anaïs vient de terminer son premier livre sur D.H. Lawrence, l'auteur, alors sulfureux, de L'Amant de Lady Chatterley qu'elle a découvert avec enthousiasme, et qui paraîtra au printemps 1932. Henry se prépare à lancer sa première bombe, Tropique du Cancer, livre jugé si scandaleux que, paru en France en 1934, il sera interdit par la censure américaine jusqu'en 1961. L'enfant de Brooklyn qui a quitté, à 33 ans, son emploi de directeur du personnel à la Compagnie des Télégraphes à New-York pour devenir écrivain, mène en France une vie de bohème, sans le sou, hébergé chez des amis.
Rien de plus éloigné de l'univers raffiné, cosmopolite d'Anaïs que celui d'Henry, vagabond obsédé par les femmes, qui aime les prostituées et les rues de Paris, parce qu'elles parlent le langage triste et amer de la misère humaine, du désir, du regret, de l'échec, de l'effort gaspillé. Anaïs, elle, est en attente d'expériences nouvelles. La vie de tous les jours ne m'intéresse pas... Je me sens moi-même, ma maison, ma vie, comme un laboratoire de l'âme bien équipé, où n'a encore commencé aucune expérience explosive, féconde ou destructrice.
Elle envisage d'abord leur relation comme une amitié littéraire, ils s'échangent leurs manuscrits, se corrigent mutuellement : Henry a tendance à déborder, à tellement s'étaler qu'il s'y perd. J'arrive à voir ce qui est superflu, trop développé et confus. Mon style est plus sobre, plus condensé et cela m'aide.
Anaïs pense qu'Henry ne l'intéresse pas physiquement. Comment expliquer alors que seules sont vraiment vivantes pour elle, les heures passées près de lui, avec ce mélange bizarre d'adoration de la vie, d'enthousiasme, d'intérêt passionné pour tout, d'énergie, d'exubérance, de rires et de brusques orages destructeurs.
Photo June MillerEn décembre 1931, la femme de Miller, June, vient à Louveciennes. Anaïs, subjuguée, découvre une femme nerveuse, fantastique, comme enfiévrée. Sa beauté m'a inondée écrit-elle dans son journal. Pendant le séjour de quatre semaines de June à Paris, les deux femmes se font une cour étrange et trouble, qui ira sans doute (Anaïs le niera) jusqu'à une relation sexuelle. June, femme si complexe et tant aimée, dont Miller ne cessera de faire le portrait dans la Crucifixion en Rose (Sexus, Nexus, Plexus) repartira à New-York, et ils divorceront trois ans plus tard.

La Passion

C'est au mois de mars 1932 que la relation entre Anaïs et Henry change de nature.
Photo Anaïs NinTiraillée par des besoins latents et insatisfaits, et, souhaitant avant tout ne pas faire de mal à son mari, elle écrit à Henry, de Louveciennes. Je serai la seule femme que vous n'aurez jamais... Une vie trop intense diminue l'imagination : nous ne vivrons pas, nous ne ferons qu'écrire et parler pour faire gonfler les voiles.
Belle illusion à laquelle, bien entendu, elle ne croit pas elle-même. Vite enflammée par le désir brûlant que Miller lui témoigne, elle laisse bientôt libre cours à une passion dévorante.
Henry est le centre de mon existence et de mon être - le point fixe - la passion de ma vie.
Pour la première fois, Miller aime une artiste, une femme intelligente, qui le laissera libre de créer.
Tu me rends terriblement heureux en me permettant de ne pas me couper en deux, en laissant vivre en moi l'artiste, sans pour autant le faire passer avant l'homme, l'animal, l'amant affamé, insatiable...
Photo Henry Miller bicycletteDès qu'il le peut, Miller prend le train ou enfourche son vélo, et part voir Anaîs à Louveciennes. En août 1932, ils y passent quatre jours seuls, soudés l'un à l'autre non comme des corps mais comme des flammes, écrit-elle. Plus que jamais, Anaïs va soutenir Henry, qui s'est installé à Clichy avec son ami Fred Perlès, et l'aider financièrement. Elle le couvre de cadeaux, de livres et assure sa sécurité matérielle en tous points. Elle est persuadée de son génie : Je crois que tu es le plus grand écrivain vivant aujourd'hui lui dit-elle. J'ai donné de l'amour... Henry a merveilleusement bien utilisé mon amour : il en a fait des livres note-t-elle dans Inceste.
Miller a éveillé en elle la femme, et donné à l'écrivain sa pleine mesure. Je suis physiquement obsédée par Henry... Je lui appartiens par un lien vital, brûlant, créateur et intellectuel. Ensemble, ils lisent, écrivent. Elle cherche ses mots dans l'infini du rêve, Miller les trouve dans l'odeur de la rue selon la traductrice d'Anaïs et biographe de Miller, Béatrice Commengé. Anaïs s'enivre de sexualité, Henry aime sa fringale de libération, sa force et sa gaîté.
Je ne vis que pour les moments d'extase... J'aime l'extravagance, la chaleur... Je suis névrosée, perverse, destructrice, ardente, dangereuse...J'ai l'impression d'être un animal sauvage échappé de sa cage.
C'est grâce à l'argent de son mari Hugo - dont elle disposera généreusement au profit de tous ses amants dans le besoin - qu'Anaïs   fait imprimer en 1934 Tropique du Cancer. Elle en rédige la préface.
Miller réalise ce rêve fou : la vie et la littérature mêlées, exaltées par l'amour. C'est pour lui une période de grande effervescence littéraire.

La rupture

Mais ce festival de travail, d'amour fou, de lettres et de rêves ne dure qu'un temps. Anaïs ouvre les yeux sur des aspects peu reluisants d'Henry, que la passion lui avait cachés : son égoïsme forcené - que Lawrence Durrell définira comme son aimable myopie vis-à-vis de tout ce qui ne le concerne pas directement - sa vulgarité, ses obsessions sexuelles...
Je me sentais blessée qu'Henry ne fasse aucun effort pour me comprendre, qu'il m'impose ses goûts pour les bistrots, la Bénédictine, la musiquette, les passants, les enfantillages...
En mars 1937, elle lui adresse une sévère lettre de reproches.
Quel amour tordu, rentré, négatif, tu as donc ! Au lieu de donner à chaque femme un visage différent, tu prends plaisir à les réduire à une ouverture, une identité biologique... L'homme qui commence à voir le monde entier comme un sexe est un malade.
Henry rentre en 1940 aux U.S.A. mais continue de l'aimer, et ne désespère pas de pouvoir vivre un jour avec elle, si elle accepte de quitter son mari. Hugo ne te protège pas, il a fait de toi une esclave, et là est la source de tous tes malheurs.
Repartie vivre en Amérique en 1939, elle lui écrit en juin 1941 Tes lettres sont froides, égoïstes et tournent autour de ton seul bon plaisir... Tu m'as guérie de toute réaction affective. Pour de bon. Puis le 12 juillet 1941 Un nouveau cycle commence. Le temps est venu de se séparer.
Photo Anaïs Nin et Henry Miller 1974Néanmoins leur amitié durera, et Henry restera un grand admirateur de l'œuvre d'Anaïs. Il l'incitera à continuer d'écrire son journal, même si ses romans n'ont pas le succès escompté.
Tu seras tout à fait acceptée, et même royalement, quand paraîtra ton grand œuvre. Je veux parler du Journal...Je suis d'avis de le publier dans son ensemble depuis le tout début. Je crois que ton Journal est vraiment plus important que toutes mes œuvres réunies. 30 juillet 1941
En octobre 1953, Anaïs écrit à Henry J'ai dû ressortir certains journaux, et le Henry qui en est émergé est merveilleux...Probablement, si j'avais eu à époque le sens de l'humour que j'ai aujourd'hui, et si tu avais alors les qualités que tu as maintenant, rien ne se serait brisé.
Pour Henry Miller, C'est de Louveciennes que date l'époque la plus importante de ma vie.
Nicole VOLLE
Textes et illustrations extraits de l'exposition Anaïs Nin - une quête inlassable réalisée par la Mairie de Louveciennes en novembre 2003

dimanche 5 février 2012

Les aléas d'un amour extraconjugal...

Il est vrai que j'ai de la chance d'être aimée par deux hommes. Mais franchement,eux aussi ont de la chance que je les aime en retour. Je leur donne tout ce que j'ai: mon coeur, mon âme, ma passion, ma tendresse, mon amour, mon corps... Et c'est surtout un qui peut en profiter sans subir les inconvénients: mon amant!

Des fois mon sang fait qu'un tour et une grosse colère gronde en moi: j'en marre de jouer la Sainte, celle qui donne sans compter, qui se cache, qui se tait, qui reste dans l'ombre... Mais jamais, non jamais, je ferais exprès de mal  à Kenan ou à sa famille.

Et voyez-vous, ce qui m'étonne c'est que lui aussi a des fois marre de se cacher, de donner sans compter, de jouer le Saint, de se taire et de rester dans l'ombre.... Alors ça me console...

Nous sommes deux amoureux qui ne souhaitent qu'une chose: vivre leur amour au mieux qu'ils peuvent sans blesser qui que ce soit.

Le train de la vie....

Les jours avancent et ne se ressemblent pas. C'est ce que j'aime dans la vie. Pourtant je sais bien que cela rassure quand on sait ce qui nous attend, ce qui va se passer, en gros.

Pour moi, actuellement, les semaines défilent si rapidement, comme si j'étais assise dans un train à grande vitesse et verrait passer le temps, mais tellement rapidement que mes yeux arriveraient qu'à retenir quelques morceaux flous.

Actuellement je fais des choses totalement nouvelles pour moi. Je n'y connais rien et cela me demande un gros effort pour apprendre, pour m'adapter sans cesse, m'améliorer, me remettre tout le temps en question...

Et du coup, j'ai des trous de mémoire! Je sais bien que c'est dû à tout ce chamboulement, mais cela m'a quand même interpelée  quand je n'arrivais plus à  me souvenir - dans la seconde - de la date de mon dernier rendez-vous avec Kenan.  Avant, chaque rendez-vous était gravé dans mon coeur, ma mémoire, à encre rouge. Ce dernier temps nos rendez-vous se sont rapprochés. On ne s'est jamais vus autant dans un espace de si peu de temps... Donc, tout dans ma vie s'accélère, devient plus intense encore. Le train avance toujours plus rapidement....

jeudi 2 février 2012

Si c'est ça un vieux couple d'amants, je prends...

Nous nous sommes vus en peu de temps deux fois. Entre les deux fois le manque a quand même eu le temps de s'installer...

Nos retrouvailles étaient si belles. On a fait l'amour cette fois-ci, véritablement. Cela n'avait rien à voir avec de la baise, de la passion, de fantasmes. C'était que tendresse pure, envie de coller nos corps l'un contre l'autre, de ne plus jamais laisser partir l'autre, de rester ainsi pour une éternité. Nos sensations n'avaient rien à envier aux sensations d'une baise passionné... Les orgasmes n'étaient pas tendres, plutôt d'une intensité incroyable... On ne s'est pas décollés l'un de l'autre. Après, des  caresses douces,que l'effleurement de la peau. Revenir sur terre. Parlé longtemps...

Alors une petite pensée pour B. qui fait l'amour avec son amante et baise sa femme.... Je peux très bien comprendre maintenant....

mercredi 1 février 2012

Amour et attachement - différence?

Questions:

Quelle est la différence entre attachement et amour?


Est-ce que j'aime vraiment Kenan? 
Je suis amoureuse de lui, donc pas attachée... ou pas seulement....?

Est-ce que j'aime vraiment mon conjoint?
Je ne suis plus amoureuse de lui. Serais-je donc seulement attachée à lui?

Est-ce aussi simple que cela? Pouvons-nous si clairement classés nos sentiments que nous éprouvons pour quelqu'un?

Je cherche des esprits et âmes éclairés pour m'expliquer tout cela? ;-)