vendredi 12 avril 2013

Il est d'étranges soirs... (Albert SAMAIN)

Il est d'étranges soirs ...

Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme,
Où dans l'air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d'un soupir
Le coeur le plus secret aux lèvres vient mourir.
Il est d'étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Et, ces soirs-là, je vais tendre comme une femme.

Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l'âme a des gaietés d'eaux vives dans les roches,
Où le coeur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l'esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.

Il est de mornes jours, où las de se connaître
Le coeur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,
Où s'agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître,
Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.

Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Où l'âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l'infini terrible suspendue,
Sent le vent de l'abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort.
 
Albert SAMAIN   (1858-1900)

lundi 1 avril 2013

Mettre la main aux fesses

L'été dernier on devait se voir professionnellement et Kenan était venu avec un autre homme. On se rendait tous les trois sur les lieux à examiner et Kenan a posé sa main sur mes fesses toutes les fois quand l'autre homme avait le dos tourné; mais je ne suis pas complètement convaincue que celui-ci n'ait rien remarqué. J'a eu l'impression bizarre que Kenan marquait ainsi son territoire...

J'ai aimé cette sensation de sentir sa grande main chaude sur mes fesses.

Kenan m'a ensuite écrit un sms en me faisant savoir qu'il avait adoré me mettre la main aux fesses...

Alors, dites-moi, chers lecteurs, mettre la main aux fesses de votre amante, est-ce juste par pur plaisir ou pour marquer votre territoire?

Il n'y a pas que la performance sexuelle

Kenan, mon amant, tu es stressé ces temps-ci. Des rendez-vous sans cesse. Des obligations. Je passerais bien un moment avec toi juste  pour te gratter le dos, te caresser des pieds à la tête, te masser afin que ton corps et ton âme se détendent, que tu te libères de ton  stress, de la tension accumulée pendant toutes ces semaines.  J'adore baiser ou faire l'amour avec toi - suivant les envies -  mais je t'aime et je n'aime pas uniquement le sexe avec toi. J'aime tous les petits moments que nous arrivons à voler à nos autres vies.

J'aimerais te faire du bien tout simplement. J'aimerais que tu ne ressentes aucune obligation de me baiser juste parce que nous ne nous sommes plus vus depuis un certain temps.  Quoi de mieux que de te laisser complètement aller, de te laisser faire, de t'abandonner à ton amante...  juste pour qu'elle puisse te toucher, te caresser à souhait, te faire du bien? Tu verras, tu te sentiras détendu et en même temps revigoré.

J'ai écrit ce post parce que j'ai l'impression que les hommes sont généralement trop centrés sur la bandaison, la pénétration, la performance donc. Bien sûr que c'est tellement bon de  voir et de sentir cette verge toute raide, tout en sachant qu'elle l'est à cause de nous et pour nous. Mais des moments comme décrits ci-dessus ou dessous peuvent être tout aussi délicieux pour l'un et l'autre.

Juste une petite anecdocte: Il y a quelques mois Kenan avait très mal au dos, mais quand même envie de me voir. Après les premiers baisers de retrouvailles, je m'étais accroupie devant lui, voulant lui procurer du plaisir avec ma bouche, mes mains. Tout en douceur il m'a tiré contre le haut, contre sa poitrine, m'a embrassé doucement et ensuite avec fougue. Ses mains se sont promenés sur mes hanches, sur mes fesses. Il m'a tourné contre le buffet et m'a fait penchée sur celui-ci, a relevé ma jupe, a tiré mon slip en bas et là, là il m'a procuré un plaisir inouï avec ses doigts, sa main...J'en garderai un souvenir indélébile. J'ai joui plusieurs fois, des jouissances d'une intensité incroyable, jamais ressentie auparavant.

J'éprouvais  des remords parce que Kenan n'avait pas eu de plaisir à mon avis. C'est ce que j'ai cru. Avec un immense sourire de satisfaction il m'a rassurée, en me disant qu'il avait pris son pied - mentalement - en me ressentant et en me voyant  jouir pareillement.