lundi 20 février 2012

Théorie et pratique....

Je me considère comme quelqu'un d'une grande largesse d'esprit. J'ai beaucoup de belles théories qui s'avèrent des fois bien boîteuses dans la vie réelle.... ;-)

Une de mes théories: Aucun être humain a des droits sur un autre être humain. Je n'ai donc aucun droit sur mon conjoint ou sur mon amant. Ils peuvent faire de leurs corps et de leurs coeurs ce qui leur plaît, sans devoir me rendre compte de quoi que ce soit. Eux non plus n'ont aucun droit sur moi. Cela va de soi.

Il y a quelques années  mon mari est parti pour le travail pour une semaine. Les premiers jours il m'a téléphoné et m'a dit  à quel point je lui manquais... Et puis plus aucun appel les trois derniers jours de son séjour. Quand il m'a enfin téléphoné le dernier soir de cette semaine-là, j'ai  bien senti que quelque chose ne tournait pas rond. J'ai attendu  son retour avec impatience, une boule au ventre.

A sa rentrée une certaine distance dans ses gestes, dans ses yeux.... Une fois le souper avalé, les enfants bordés, on s'est mis au lit et il s'est mis à parler.... Il s'était donc amouraché d'une collègue de travail. Il n'était absolument plus obligé de la rencontrer par la suite, mais il souhaitait  la revoir.  Il m'a dit qu'il n'y avait rien entre eux - sexuellement parlé - mais n'est-ce pas toujours cela que tout le monde dit? D'ailleurs, je me demande quelle importance cela peut avoir, en fin de compte? On reste fidèle physiquement à son partenaire ou conjoint , tout en se consumant d'amour pour une autre personne... La fidélité physique change quoi dans tout cela?
Je n'ai pas fait de scène,  premièrement ce n'est pas mon genre et deuxièmement  nous avions une belle théorie, mon mari et moi. Nous l'avions élaborée quand nous nous sommes mariés: Chacun était libre. On devait respecter l'autre et notre mariage. Et si on devait avoir une aventure cela devait se passer très discrètement afin que l'autre ne le sache pas et ne soit pas blessé.... Une bonne théorie, j'en conviens. (Ce n'est d'ailleurs que presqu'un quart de siècle de mariage et de fidelité derrière moi que j'ai mis la théorié en pratique avec Kenan... ) Ce n'est plus cette théorie-là que je défendrais aujourd'hui... J'en parlerai une autre fois.

Mon mari n'a donc pas tu son histoire. Il n'a pas respecté notre théorie.   Je trouve qu'il a bien fait finalement.

Bien sûr j'ai reçu un coup dans le ventre, bien sûr mon monde a subi un terrible tremblement de terre, les piliers de mon bel édifice qui étaitent notre relation, notre famille, se sont effondrés.... J'ai souffert, beaucoup, et j'en ai parlé à mon mari. Mais je me suis aussi remise en question et croyez-moi le pire pour moi était que j'avais une telle peine à être large d'esprit. Je me croyais tolérante. Je me croyais exceptionnelle, en dessus de toutes ces conventions et convenances qui m'ont d'ailleurs toujours fait hérisser les poils. Mais voilà, j'étais humaine, j'étais loin d'être aussi forte et aussi détachée que j'avais cru l'être. J'ai pris un terrible coup parce que je n'étais pas celle que je connaissais. J'étais une autre, une égoïste qui voulait son mari pour elle toute seule. Je n'avais pas envie de prendre en considération les désirs et le bonheur de mon conjoint. Pourtant j'ai cru l'aimer d'un amour si fort. Et voilà ma désillusion sur moi-même. J'avais de la peine à m'accepter telle que j'étais réellement.

Bien entendu j'ai  laissé la liberté à mon conjoint. C'était dur. Il m'a toujours dit quand il partait la rencontrer, m'a toujours assurée qu'il n'y avait rien de physique entre eux - j'en ris aujourd'hui. Quelle absurdité! Je l'ai laissé partir. Durant toutes ces semaines qu'il l'a vue, on a énormément parlé ensemble et je lui ai fait part de mes émotions et de ma déception. Déception sur moi-même, sur mon/notre idéal.  Je lui ai dit comme il m'était difficile de pouvoir accepter cette faiblesse humaine en moi, comme je m'en voulais...

Leur histoire  n'a pas duré longtemps, quelques semaines, quelques mois. Tout est redevenu normal. Mais j'ai vu les abîmes en moi. J'ai vu comme on peut s'idéaliser soi-même et comme il est difficile de s'accepter, d'accepter d'être tout simplement humain, faible, imparfait.

C'est la vie. Elle va ainsi. Elle ne va jamais comme on le pense ou comme on la souhaite. Et on n'est jamais ce que l'on croit être on ou ce que l'on souhaiterait être. Heureusement....

6 commentaires:

  1. ce serait intéressant de savoir pourquoi vous ne dites rien à votre mari, contrairement à lui.

    je me demande aussi, vu votre réaction, s'il ne vous a pas tu des infidélités ultérieures.

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  2. Je ne dis rien à mon mari parce que je n'ai pas envie de le blesser, de casser quelque chose. Je sais qu'il serait extrêmement jaloux et capable même de faire des bêtises....
    Bien sûr je lui dirais tout si je voulais le quitter. Puisque ce n'est pas le cas, pourquoi détruire ce que nous avons... Cela ne m'apporterais absolument rien et lui serait torturé.

    Je pense bien qu'il devait avoir des aventures... Mais qui n'avaient sûrement pas beaucoup d'importance pour lui, contrairement à celle mentionnée en haut.

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  3. j'ai bien compris pourquoi vous le lui disiez pas, ce que j'essayais de comprendre, c'est pourquoi lui n'a pas eu les mêmes peurs que vous, celles de vous blesser et de tout casser, qu'est-ce qui a fait que lui vous l'a dit.

    aussi, vous, vous avez remarqué un changement quand c'est arrivé, pensez-vous que lui n'a rien remarqué chez vous?

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  4. Ah voilà une question qui met le doigt où cela fait mal. Mon mari n'avait pas autant d'égards pour moi que j'ai envers lui. Je sais bien que ce n'est pas un modèle d'abnégation, quoique avec l'âge il a beaucoup changé...

    Il savait également que la nouvelle n'allait pas me détruire et que notre mariage ne casserait pas pour autant. Aussi savait-il que je n'allais pas me suicider ou faire d'autres actes irréfléchis.

    Il a effectivement remarqué un changement chez moi, quand - durant un certain temps - je suis devenue distante envers lui. Il m'a harcelée de questions, sans succès...

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  5. protégez-vous bien alors...

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  6. Pas de souci...
    Merci la Parisienne.

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