mardi 24 janvier 2012

To be or not to be... désirer ou ne pas désirer....



Le désir, c’est la vie ?
Avoir du désir n’est pas vital pour le genre humain ou sa survie. Cependant, c’est un élément primordial de la sexualité, une source d’équilibre vulnérable en fonction des différents événements de la vie. C’est quelque chose qui permet de se sentir vivant, désirable, aimant et aimé, qui conduit au plaisir physique et à l’apaisement.

Qu’est-ce que le désir ?
« Définir le désir sexuel semble relever du défi. Fluide et insaisissable, le désir sexuel est une réalité qui traduit des émotions sur lesquelles il est difficile de poser des mots. Sa définition fait appel à des notions qui évoquent l’appétit, l’envie, le besoin, l’attirance. Le Robert définit le désir comme étant une envie d’obtenir quelque chose pour en avoir du plaisir ».1
Le désir, bien qu’associé à la libido et à la pulsion, ne se limite pas à une notion biologique. C’est plus complexe que ça !!! Le désir sexuel est l’ensemble d’éléments organiques (notamment les hormones) et psychologiques. Ce qui explique que certaines femmes éprouvent des envies spontanées uniquement pendant les règles ou lors de la phase d’ovulation.

Désir et état amoureux
La sexualité de la femme semble plus en interaction avec les émotions que celle de l’homme. C’est pour cette raison en partie que les mécanismes du désir de la femme sont si difficiles à comprendre et que lorsque le désir fait défaut, le « traitement » est long et complexe.
Le désir sexuel de la femme est très souvent dépendant de l’état amoureux. Ceci explique qu’il soit souvent plus fort au début d’une relation sentimentale, quand l’intensité des émotions est à son sommet. Dès que la passion se calme, le désir s’émousse.
Chez l’homme par contre, le désir est préservé, plus stable car il est stimulé bien sûr par l’état amoureux, mais surtout par des pensées excitantes ou par la recherche d’un plaisir physique, la libération d’une tension dont l’issue est l’orgasme. La femme ne s’autorise pas aussi facilement l’accès au sexe pour le sexe. C’est pour cette raison également que son désir varie en fonction de son sentiment amoureux et qu’elle est plus vulnérable.
Voici ce que dit une dame qui consulte pour absence de désir : pour éprouver une envie sexuelle, j’ai besoin de me sentir proche de lui, complice. Mais dès que la routine s’installe, que mon partenaire est moins attentif et que la vie quotidienne nous éloigne, mon désir s’estompe.
La femme confond souvent désir amoureux et désir sexuel. Pourtant, on peut aimer sans désirer l’autre sexuellement ou au contraire désirer l’autre d’un point de vue sexuel sans forcément en être amoureux. L’idéal, bien sûr, étant de connaître les deux désirs associés.
D’autres ingrédients du désir sont le manque, l’absence et l’interdit. Souvent, la perspective de posséder l’objet convoité insuffle une terrible énergie désirante. Dans cette état d’esprit, un désir non comblé ou inaccessible provoquent un accroissement du désir car souvent, on désire ce que l’on n’a pas. Regardez les enfants, ils voudront toujours le nouveau jouet du voisin…
Il est donc compréhensible que les femmes qui n’éprouvent pas le manque de l’autre parce qu’il a perdu son attrait ou qu’il est trop envahissant ressentent peu ou pas de désir. Dans le cas ou le mari est trop envahissant, trop demandeur, la femme n’a pas le temps de ressentir le manque (affectif ou sexuel) et donc n’a pas la possibilité d’exprimer ses propres envies.
Extraits de :
CONFERENCE DU 07 MAI 2007 / LE DESIR EN QUESTION
Isabelle Georis
Pour revenir au texte susmentionné: Kenan se posait la question si notre désir serait toujours aussi fort si nous étions ensemble tous les jours.... J'ai hésité avant de répondre. Mais ensuite j'ai répondu par l'afirmatif.

Pendant toute cette période de mon "infidélité" j'ai énormément réfléchi sur moi-même, sur mon couple conjugal et j'ai compris beaucoup de choses. Mon mari m'a toujours désirée tout au long de notre mariage. Moi, j'ai la plupart du temps aimé faire l'amour avec lui, bien que ce n'était plus la passion, mais c'était bien. Seulement, ces deux, trois  dernières années avant la rencontre avec mon amant, cela devenait routinier. Pour être un peu caricatural: mon conjoint montait le soir dans la chambre, se déshabillait et m'attendait et là, vraiment! , j'avais l'impression "de passer à la casserolle". Donc, intérieurement je me distançais déjà de lui parce que cela m'énervait. C'est comme si c'était un dû de ma part. C'est comme si c'était "se brosser les dents avant d'aller se coucher". Cela devenait si régulier, monotone que finalement j'étais bien contente que cela ne durait pas longtemps... aussi bien que je ne pouvais pas prendre mon plaisir en deux minutes.... Et de malheur, si une fois je lui disais que je n'en avais pas envie, il boudait. Et oui... Donc, il y avait quelque chose qui clochait sérieusement. MAIS, au lieu d'en parler, d'en discuter une fois sérieusement, je me suis tu. GROSSIERE ERREUR!!! Heureusement, il y avait aussi des moments sexuels agréables, quand il s'occupait de moi, me câlinait, me disait des mots doux, me mettait dans l'ambiance.... Cela changeait tout. Là, j'avais envie de me laisser séduire....C'est peut-être pour cela aussi que je ne me suis pas vraiment alarmée de notre relation sexuelle... Avec du recul, je ne comprends pourtant  pas, pourquoi je n'en parlais pas. Je ne suis pas du tout une femme soumise. Je suis quelqu'un qui sait très bien se faire comprendre, qui exprime ses désirs, sa volonté... Mais là, LE TABOU...?! Serait-ce dû à mon éducation?

C'est pendant cette période, justement, que j'ai rencontré Kenan et que tout a changé. Moi, j'ai énormément changé et par la même occasion mon changement a fait changer mon mari, a fait changer notre comportement sexuel. J'ai profité pour parler à mon mari, pour lui expliquer que son attente permanente, cette pression, pesait sur moi. Je lui ai dit tout ce qui me mettait en ambiance, tout ce qui me séduisait, faisait monter mon désir. Et lui aussi, il m'a fait part de ce qu'il attendait de moi, de ses désirs. On parle enfin de  notre sexualité. Et on en rit aussi des fois...

Enfin, il ne m'attend plus impatiemment dans son lit, ou peut être si... mais il ne le laisse pas percevoir, donc je ne me sens plus sous pression et tout naturellement mon désir pour lui a le temps de croître et on fait ensuite l'amour. Tout notre comportement sexuel a changé. Il n'est plus non plus vexé si une fois je n'ai pas envie de faire l'amour. Par contre, il nous arrive de baiser au milieu de quelque part, comme de vrais amants... ou presque... Parce qu'avec Kenan c'est encore une toute autre chose... :-)

Pour revenir à Kenan et notre désir (au quotidien) qui était remis en question par lui. Avec tout ce que j'ai appris et expérimenté depuis que nous nous connaissons et tout ce que j'ai appris sur ma relation conjugale, mon comportement et le comportement de mon mari, je suis sûre que j'arriverais à maintenir notre désir... à le rallumer toujours et encore.  Ce qui ne veut pas dire que je suis devenue une spécialiste dans ce domaine... mais je n'en suis pas loin (rire moqueur... ;-) )

«  Le désir sexuel est le désir de tous les désirs »
Citation de Schopenhauer

2 commentaires:

  1. Si mon amant m'avait posé la question de Kenan, je crois que j'aurais répondu non; il me semble en effet que si je vivais avec Jf, la manque n'aurait pas le temps de s'installer, et le désir s'éteindrait de lui - même. C'est pourquoi dans l'absolu, j'aimerais bien un jour vivre avec lui, mais pas tout de suite, quand il ne pourra plus me satisfaire pleinement en tout cas et que l'on sera deux petits vieux désirant se réchauffer le soir sous les draps, sentir le contact peau à peau; ( le jour où je lui ai dit ça, il m'a répondu : " Et ma femme ??? Etv tom maris ??? " ) Maintenant, je trouve cet article très juste dans son analyse, en tout cas il correspond tout à fait à ma situation: je confonds désir amoureux et désir sexuel parce qu'ils sont pour moi indissociables. Et lui peut ressentir du désir sexuel sans amour, puisque les relations qu'il a avec moi correspondent plus à la libération d'une tension; pour moi, si je ressens toujours autant de désir pour lui ( comme au premier jour, et je me demande parfois si ce n'est pas plus ), ce n'est pas parce que je l'aime, mais parce que je ne partage pas son quotidien; si je le faisais;, il y aurait beaucoup de choses qui m'énerveraient au quotidien, et qui viendraient court-circuiter mon désir.

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  2. Kay, tu as donc besoin de manque, de mystère, de distance avec le quotidien, pour pouvoir toujours autant désirer...
    Moi aussi. Pour désirer autant et aussi passionnément comme je désire Kenan.

    Je peux aussi désirer mon mari, d'une autre façon. Il nous arrive de partir avec mon mari, un jour, des fois deux. Là, on est loin de nos obligations, de nos soucis, de nos habitudes... et cela nous donne la possibilité de nous voir sous un autre jour. On a eu des moments mémorables parce qu'on était loin de tout et que notre imagination pouvait déployer ces ailes...

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